La bataille des retraites a duré plusieurs mois. Quand bien même elle se serait soldée par une défaite pour notre camp, Macron n’en est pas sorti indemne. Le patronat non plus, d’ailleurs. En répondant à coups de 49.3 et de matraques, la Ve République a montré son visage le plus autoritaire. En remettant au centre des débats la question du travail, par la mobilisation et par la grève, la contestation sociale n’a pas seulement été celle de la réforme des retraites mais également celle de tout un système. Tout semblait réuni pour que le mouvement parvienne à faire reculer l’exécutif, et pourtant ça n’a pas été le cas. La faute à qui ? Pourquoi la mobilisation n’a pas pu s’étendre davantage ? Quelle a été la responsabilité de l’intersyndicale et des forces de gauche, institutionnelles et révolutionnaires, dans cette situation ?

Au fil des chapitres qui retracent la montée en force de la confrontation entre janvier et juillet 2023 avec, en guise de conclusion provisoire, l’embrasement des quartiers populaires, en passant au crible les différentes situations qui ont représenté, pour le monde du travail, des moments de bascule, en analysant la politique des uns et des autres, ainsi que celle portée par Révolution Permanente, Juan Chingo livre une fresque du dernier grand épisode de lutte des classes et propose des pistes pour préparer les prochains affrontements, et, cette fois-ci, les gagner.

Juan Chingo est éditorialiste, membre du comité de rédaction de Révolution Permanente. Pour Communard.e.s, il a également publié Gilets jaunes, le soulèvement (2019).